Outre les empreintes, Max Ernst utilise aussi le photomontage, le grattage et, à partir de 1936 la décalcomanie (procédé qu’il emprunte au peintre Oscar Dominguez)

Cela consiste à étaler de l'encre sur une feuille de papier, à la recouvrir d'une autre feuille, et à presser de la main par endroits. Dominguez avait remplacé le papier par la toile ; Ernst, lui, substitue la peinture à l'huile à l'encre. Le résultat obtenu est ensuite retravaillé pour obtenir d'extraordinaires paysages ruiniformes, fantasmagoriques, des chaos géologiques, de jungles dévastées.

Ernst: Figure majeure du mouvement dada et du surréalisme, le peintre et sculpteur français d'origine allemande apporta une contribution particulière à l'art du XX^e siècle à travers une œuvre extrêmement personnelle et singulière, perpétuellement renouvelée et soutenue par une inventivité féconde...
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Suite à l'article précédent et au commentaire d'Elisabeth, il est nécessaire d'évoquer cette notion importante dans l'art:

Le « non finito » est une expression italienne qui désigne l’état d’inachèvement d’une œuvre d’art.Il n’est intéressant que dans la mesure où il est volontaire, regretté ou voulu par l’artiste et ceux qui regardent son œuvre.

Un certain romantisme s'est emparé de ce "non finito" lui faisant exprimer les tourments les plus secrets de l’artiste, le chargeant ainsi d'une « signification suprême ».

Le « non finito » est un thème récurrent chez Michel-Ange qui, involontairement ou pas, a laissé de nombreuses œuvres en partie inachevées. Il joue alors l’opposition entre le poli, le lisse et l’impeccable du corps ( voir  «  l’Esclave mourant »), et le grossier du marbre brut.

Michel-Ange a toujours traité avec un sens très scrupuleux de la finition les ouvrages qu'il considére comme terminés. Mais, dans sa quête absolue de vérité dans l'art, par lassitude ou par rage de ne pas obtenir ce qu'il veut, il abandonne quand il sent qu'il ne peut atteindre son idéal; il refuse d'aller plus avant et ce « refus » de plus en plus fréquent avec l'âge est devenu le symbole de la lutte sans fin du génie humain contre la fatalité et l’angoisse de la mort.

Ces oeuvres où se côtoientle lisse et la matière(où apparaissent les coups de ciseaux et le "travail" de l'artiste), paraîtront si belles, que le « non finito » deviendra un parti pris pour de nombreux sculpteurs, notamment pour Rodin chez qui cela deviendra  un moyen conscient d’expression.

... Notre sujet d'atmosphères et de ciels, de paysages sous la brume, la pluie ou la neige, voire la tempête (attention au naufrage!) nous amène tout naturellement à penser aux oeuvre de Turner.
Ne vous privez pas d'aller voir ces oeuvres! "Si vous ne pouvez aller à la Tate Gallery à Londres" ces jours-ci, nombre de documents et de livres vous permettront de prendre connaissance de son " monde".
Très précurseur,il nous emmène dans certaines démarches très abstraites; ses études d'aquarelle nous rappellent certaines oeuvres chinoises de "l'unique trait de pinceau"...
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"Embarcations sur la mer "vers1835-1840
Aquarelle



Ce qui est paradoxal avec Turner, c'est que dans ses huiles, il arrive à transcrire la transparence, la luminosité d'une atmosphère et il nous révèle la fragilité d'un instant avec des lavis aquarellés, des glacis à l'huile, mais aussi avec des empâtements de matières.

J'avais été frappée lorsque j'avais vu pour la première fois ses tableaux, par cette matière épaisse que l'on découvre en étant près de la toile, souvent dans les parties les plus claires, et qui lorsque l'on se recule et que l'on découvre le tableau dans son ensemble ( ce sont souvent de grands formats), s'éclaire et devient pratiquement diaphane ...
Tout devient si léger, lumineux, impalpable!

Scène vénitienne vers 1840-1845
Huile








C'est ce que je voudrais que nous travaillions durant cette période,: tous les effets atmosphériques que j'ai décrit plus haut, mais avec des matières différentes... à la façon de Turner!