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Présentation

Un blog pour les passionnés de dessin, de peinture, et d' arts plastiques.
Pour ceux qui veulent apprendre : de la découverte, en passant par l'apprentissage puis la  pratique ...
Pour ceux qui veulent créer.
Plus des infos sur les expos, l'histoire de l'art ....

Conseil du jour

 

Vous pourrez retrouver désormais le blog de L'Ocre Bleu à cette nouvelle adresse :

http://l-ocre-bleu.fr/

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 09:08
Les encres passées à la plume sont des couleurs différentes.

 

La plus courante est l'encre rouge.

C'est une encre à base de "minium" ( oxyde de Plomb, Pb3 O4); « minium »  en latin, signifiant« rouge vermillon ».

D'où le nom de "miniatures" : en effet ce terme désigne au départ les lettres majuscules ornées (les lettrines) qui étaient dessinées en rouge dans les manuscrits. Un rapprochement s’est ensuite effectué sans vrai fondement avec le mot « minimum » : minuscule ; et ainsi le mot « miniature »  a désigné les images peintes de petite taille, pour les différencier des tableaux et des fresques (peintures murales). Le mot "miniature" a désigné ensuite  aussi les petites scènes peintes sur d'autres objets que les manuscrits.

D'autres encres , d'autres couleurs :

- Le Sépia ( du latin : " seiche") : est un  brun très foncé ... qui est donc l'encre de la dite seiche .

 

- Le Noir : est obtenu par dissolution du noir de fumée dans de l'eau ou de la noix de galle du chêne (Cynips kollari) mêlée à du vitriol et à de la gomme arabique.

 

- le Bleu : vient de l'oxyde Cobalt, de la poudre de lapis-lazzuli ( extrêmement chère) ou de l'azurite (minéral - carbonate de cuivre )

 

- Le Rouge vif et orangé : ou sulfure de mercure, est appelé "cinabre" lorsqu'il est d' origine minérale, et "vermillon" lorsqu'il est artificiel.

 

- Le Rouge orangé mat : "orpiment" ou " réalgar"  sont des sulfures d'arsenic (As2 S2).

 

- Le Vert : est à base d'Argile ou de composés de cuivre; il vient aussi de la Malachite.

 

- Le Jaune est  à base d'or pur.

 

- Le blanc : de la céruse de Plomb.


 Les couleurs sont d'origine végétale,animale et minérale : fleur de safran,racine de garance, de cucurma, cocons de cochenilles, coquillages, foies ou urines d'animaux,pierres précieuses, or .....

Préparées par quelques secret d'alchimie , séchées, réduites en poudres, en pigments, ces couleurs sont ensuite agglutinées par des liants et des colles, ce qui permet à la couleur d'adhérer sur le parchemin : colles de poissons, blanc d'oeuf (auquel on ajoute de la poudre de clou de girofle pour assurer la conservation), gommes (surtout la gomme arabique) , résines...

 

Ces couleurs se mélangent très mal, ne se mélangent pas du tout, ou font des "précipités" malheureux (n'oublions pas que nous sommes dans le domaine de la chimie!).

L'artiste travaille donc « ton sur ton » après séchage, et joue avec les liants pour obtenir les nuances à partir d'un même pigment. 


L'important, c'est donc le liant.

Toute enluminure est faite à base de détrempe à l'oeuf ou tempéra qui lui donne un aspect doux et satiné. De plus, c'est une technique qui offre une grande résistance.


 La recette : Après avoir séparé le jaune d'oeuf du blanc, prenez -le délicatement entre le pouce et l'index. Puis, à l'aide d'une petite aiguille ( ou d'un exacto),  percez l'enveloppe du jaune d'oeuf pour ne garder que le liquide.

Une précision ! un traité de peinture florentin de l'an 1400, conseillait fortement les poules de ville, puisque les jaunes étaient plus clairs et n'altéraient pas la couleur. Qu'en est-il des oeufs "bio "?.... puisque l'on m'a posé la question ?...

Vous ajoutez ensuite une quantité égale d'eau distillée) à celle du jaune d'oeuf, puis vous le mélangez au pigment ... Quelques gouttes d'essence de girofle.

C'est prêt à l'emploi. Il n'y a pas plus facile !


L'application de la peinture se fait par petits coups de pinceaux parallèles les uns aux autres. Les couches peuvent se superposer, mais doivent être très sèches et minces afin d'éviter le craquelage. Si vous faites une erreur il est possible de gratter avec une petite aiguille.


La couleur peut être rehaussée par l'utilisation de l'or.

On peut se le procurer en poudre ou de préférence en feuilles minces de 23k, présentées sous forme de carnet. La dorure à la feuille est assez simple en soi, mais demande une grande minutie, et doit être exécutée avant l'application des autres couleurs.

On recouvre tout d'abord la surface à dorer avec une colle spéciale.

Puis on applique délicatement la feuille d'or. Le tout est essuyé avec un morceau de soie.

On peut également terminer par un lissage de la feuille d'or avec une agate ou pour faire plus "authentique", une dent de sanglier ou une patte de lièvre !!!

 

 

En passant en revue les différents matériaux qu'utilisaient les artistes du Moyen âge , vous vous êtes rendus compte de la grande toxicité de la plupart des produits ( mercure, plomb, arsenic, vitriol ....)


Nous avons la chance dans notre époque actuelle de pouvoir bénéficier de l'avancée de la science, et de la chimie en particulier qui nous propose à travers les fabricants, des produits de plus en plus nombreux, mais aussi de plus en plus stables et de moins en moins toxiques.

Le plaisir de peindre s'en trouve amélioré... ce qui ne nous empêche pas de "goûter " aux plaisir des recettes anciennes et " artisanales " et notamment de découvrir le plaisir de peindre à tempéra ....

Je vous le conseille si vous ne l'avez jamais essayé !

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 08:24

 Les principaux sont le pinceau et la plume.


- Pinceaux fins, voire très fins pour les plus petits détails ... nous sommes dans des réalisations de l'ordre de la miniature ( n'hésitez pas à vous servir de pinceaux n°0, 00, 000 ...)


-Plumes fines ou carrées ( et le porte plume bien sûr) vous servira à sertir les surfaces peintes, à cerner les dessins et à intégrer des lettres calligraphiées comme nous l'avons déjà essayé ( ici).


De nombreux artistes préfèrent la plume d'oie .

Donc ce n'est pas difficile...

Cherchez et trouvez l'oie!

( à Marseille  vous en avez à Borely )

 

110804 041Euh... non !

110804 093Non plus !!!

110804 050Ah voilà !

 

Reste à l'attraper


110804 095Mais non pas celui-là non plus !!!


Et à lui "emprunter " l'une de ses plumes...

Mais  attention, pas n'importe quelle plume,

Préférez celles qui proviennent des extrémités de l'aile

(désignées sous le nom de "premières")

Vous n'avez plus ensuite qu'à les tailler

En fonction du trait dont vous avez besoin.

Et un conseil !

Si vous avez un chat,

Enfermez vos plumes ensuite dans une boite bien fermée

ou un tiroir,

Car ce dernier est capable des pires ruses

pour arriver à les attraper ...

Et alors c'est le " carnage"

Et je doute que la plume soit toujours en état de fonctionner ...


Histoire vécue ! 

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 18:48

L’histoire de l’enluminure est liée à l’histoire de l’écriture et à celle du livre.

Les premiers manuscrits enluminés sont ceux de l'Egypte des Pharaons et sont réalisés sur papyrus, support très fragile « buvant » facilement l'encre et les couleurs.

Les manuscrits médiévaux en Occident seront réalisés sur parchemin (le papier n’étant pas encore rapporté de Chine !) Support par excellence de l'enluminure, résistant, il supporte bien l'action chimique des encres et des couleurs.

Le parchemin est préparé à partir de peaux d'animaux « maigres », comme le mouton et la chèvre. 

Les différentes étapes de la fabrication en seront confiées à des corps de métiers spécifiques : mégisserie, chamoiserie et parcheminerie.  

Il est en général de teinte crème ou blanche. 

Le plus beau parchemin, très fin et de qualité supérieure, le vélin est réalisé avec les peaux d’animaux mort-nés (veau, agneau, chevreau). Les manuscrits sur vélin étaient les plus rares et les plus chers.   

Le parchemin grâce à sa texture et à sa translucidité donne aux pigments une plus belle luminosité et une meilleure intensité que sur le papier. Et de plus, il résiste d'avantage au temps.

De nos jours encore, le vélin de veau est le seul support utilisé par les Juifs pour copier la Torah.

Mais le mot désigne aussi un papier à lettre de haute qualité (par exemple le vélin d'Angoulême)

 

Il est toujours possible de se procurer du vrai parchemin ...  mais méfiez-vous ...  ce que l'on vous présente sous le nom de" parchemin" est souvent son imitation papier... au demeurant souvent du plus bel effet!

 


 

Ma technique " parchemin" : facile à faire ! ...

celle que j'utilisais pour réaliser des cartes au trésor dans mon enfance :

une feuille de dessin,

une éponge,

un reste de café

(le thé peut aussi faire l'affaire mais est souvent moins teinté)

et vous tamponnez délicatement toute la surface du papier ...

après séchage...

Vous obtiendrez un magnifique support ...

avec une bonne odeur en plus !


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