(en tapant son nom sur le net vous trouverez plusieurs sites)
"Je ne parle ni ne lis l'espagnol mais je comprends qu'il s'agit d'une cistercienne; j'aimerais bien avoir son talent ! par moments on se demande si ce n'est pas une photo.
Un blog
pour les passionnés de dessin, de peinture, et d' arts plastiques.
Pour ceux qui veulent apprendre : de la découverte, en passant par l'apprentissage puis la pratique ...
Pour ceux qui veulent créer.
Plus des infos sur les expos, l'histoire de l'art ....
Vous pourrez retrouver désormais le blog de L'Ocre Bleu à cette nouvelle adresse :
...
A découvrir absolument : un artiste, Kumi Yamashita, qui joue avec l'ombre et la lumière.
Un vrai plaisir et un grand étonnement devant ses oeuvres.
Les pionniers américains:la vogue de l’hyperréalisme a pu faire croire à une renaissance de la figuration, alors qu’il ne s’agissait que d’un prolongement logique de la tradition réaliste américaine.
Les Etats-unis ont connu jusqu’au Pop art, qui chronologiquement a précédé l’arrivée de l’hyperréalisme, nombre de démarches figuratives telles celles d’Edward Hooper, Charles Sheeler ou Andrew Wyeth.
Le pop art a constitué à la fois la synthèse du courant réaliste et du courant abstrait et l’apothéose de "l’american way of life". A vrai dire il constitue l’un des points culminants du réalisme américain.
Ce style 100% américain atteint son apogée au moment où le monde entier subit la fascination de l’Amérique, copie son genre de vie, se passionne pour ses "mythes", du western à la chanson, adore ses idoles...
En reportant l’attention sur l’environnement urbain, sur le pouvoir de fascination de l’image diffusée en série par les médias modernes, les pop artistes ont revalorisé la figuration qui alors semblait être le lot presque exclusif des peintres académiques.
Les hyperréalistes reconnaissent leur dette à l’égard du pop art qui a ouvert la voie au traitement des sujets banals et qui a rendu possible une peinture figurative sans référence au passé, aux vieux maîtres et aux considérations académiques.
La société de consommation bat son plein, elle "a revêtu ses habits du dimanche" : les restaurants sont propres, les rues nettoyées, les néons brillent de tous leurs tubes, les motos sont clinquantes.Tout est révélé avec une grande netteté comme s’il s’agissait de la promotion publicitaire d’un produit bien emballé ou de cartes postales éditées par un office de tourisme.
C’est cet aspect de l’hyperréalisme, mécanique mais réducteur, qui a été reconnu par le grand public et diffusé dans les médias.
Dans cet art, l’écriture personnelle est le plus souvent absente, l’atmosphère réduite au minimum et le sujet ramené au quotidien, l’artiste confirmant sa personnalité par un thème caractéristique. .
Loin de faire l’unanimité cet aspect radical est raillé par toute une frange de la critique.
Les artistes européens n’ont pas participé à l’éclosion du mouvement hyperréaliste et sont restés étrangers à la genèse et au développement du photoréalisme.
Cette forme d’art n’est parvenue en Europe qu'avec la septième Biennale des jeunes artistes à Paris en 1971, et la cinquième Documenta de Cassel en 1972. Cette manifestation eut pour thème le réalisme contemporain.
Entre 1964 et 1970 de nombreuses œuvres plus ou moins liées au Pop Art apparurent en Europe, rassemblées à l’occasion d’expositions à thèmes telles que Mythologies quotidiennes (1964), la Figuration Narrative dans l’art contemporain (1965) ou Bande dessinée et Figuration Narrative (1967).
Ainsi que le suggèrent ces intitulés, les Européens utilisaient l’imagerie contemporaine comme point de départ pour diverses formes d’une figuration dite narrative qui se différenciait nettement du courant pop des Etats-unis ou de Grande-Bretagne,.
Parfois accusés d’être cinématographiques, publicitaires, d’utiliser les codes de la bande dessinée ou de céder à l’anecdote, aucun de ces artistes ne se résout à utiliser systématiquement les techniques mécaniques de la reproduction; ils persistent tous à travailler à la main. Et même s’ils obéissent aux mêmes impératifs techniques que les hyperréalistes, cette génération d’artistes européens a produit quantité d’œuvres qui bien que d’inspiration photographique présentent des prolongements philosophiques, politiques, moraux ou sentimentaux.
Hervé Télémaque, Valerio Adami, Jacques Monory, Peter Klasen, Bernard Rancillac, Gudmundur Erro, Peter Stampfli, Gilles Aillaud, Gerhard Richter, Equipo Chronica, Figuration Critique ou le « Superhumanisme » des artistes de la Nicolas Treadwell Gallery (Eric Scott, Paul Roberts, Graham Dean …) sont représentatifs de ce courant.
Il a été souvent affirmé que les peintres européens qui utilisent des techniques hyperréalistes ne se contentent pas d’un simple constat du monde environnant mais en livrent une analyse subjective.
Ainsi ce ne serait pas tant les images ou les objets qui les intéressent que leur signification nécessairement critique, poétique voire humoristique.
Le succès international des artistes américains à partir de la fin des années 50 plongea le monde de l’art en France dans une crise face à laquelle l’américanisation constituait une réponse.
Le Pop Art français( tout comme le Nouveau Réalisme) se développa dans ce contexte.
Certaines individualités peuvent d’autre part être rattachées de façon plus étroite au mouvement photoréaliste même si celui-ci, dans sa version européenne, n’a pas la même cohérence que son homologue américain.
L’inspiration est souvent photographique, la technique sans faille mais le choix des thèmes, le travail sur les couleurs, l’ombre et la lumière apportent une dimension poétique, parfois mystérieuse aux œuvres qui différencient ces peintres des photoréalistes stricts.
Une illustration de la défiance constatée vis à vis de l’hyperréalisme américain, par les artistes européens.
Certains se rapprochent de la tradition académique. Avec une parfaite maîtrise technique, en particulier dans le domaine du dessin, ils dressent l’inventaire de la vie quotidienne. Tout dans leur travail peut être classé selon les catégories traditionnelles telles que les enseignent les écoles des Beaux-Arts : nature morte, nu, paysage.
Cependant si leur vision reste tributaire de celle des maîtres anciens, elle traduit aussi, au niveau du sujet figuré, une inquiétude moderne.Il existe en fait en Europe autant de réalismes qu’il y a de peintres, chacun contribuant à travers sa vision personnelle, dans un style qui lui est propre à une définition du réel.
S’il semble aventureux de rallier ces artistes sous une bannière commune et improbable d’un hyperréalisme européen, il faut leur reconnaître une sensibilité et une technique très proche de celles des artistes américains.
L’hyperréalisme a trouvé un écho chez certains peintres du Sud Est asiatique une dizaine d’années après son explosion aux Etats-unis. Ceci permet d’expliquer que la nature des thèmes traités par ces artistes diffère de celle abordée par les artistes américains de la première génération.
C’est moins l’aspect visuel de l’entourage quotidien et urbain qui retient leur attention que l’aspect tactile des éléments.Ainsi Tschang Yseul Kim qui reproduit des gouttes d’eau, Kim Chang–Young qui s’intéresse aux empreintes de pas dans le sable ou bien encore Ko Young-Hoon qui reproduit des pierres posées sur des pages d’écriture.D’autres artistes sont plus proches d’un hyperréalisme orthodoxe tels Hilo Chen, Chan Kin Chung ou Christopher Hamon Cheung.
Ces derniers sont venus exercer leur talent aux Etats-unis ou en Europe.
Nous ne pouvons nous intéresser au trompe l'oeil sans faire un " tour" du côté de l'Hyperréalisme.
Le trompe l'oeil reproduit directement le réel et ce à la même échelle; l'hyperréalisme passe par la photographie et transforme l'échelle de la réalité...
L’Hyperréalisme (terme français équivalent aux termes américains Photorealism et Superrealism) date de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Mais ce n’est pas seulement un mouvement de mode car la plupart des peintres initiateurs de ce mouvement ont continué, enrichi et souvent diversifié leur œuvre, relayés par une puis deux générations de nouveaux artistes.
L’hyperréalisme représente un moment de rupture dans l'histoire de l'art, car tout au long de la période où l'art abstrait a dominé,le réalisme a recherché une nouvelle identité tant en Europe qu'au Etats Unis.
L'hyperréalisme se retourne vers une peinture de chevalet en rétablissant les procédés de la peinture conventionnelle avec un autre "contenu". C'est un retour passionné à l'acte pictural. .
L’hyperréalisme n’est pas un mouvement au sens formel. Il n’a pas de manifeste et beaucoup de ses artistes ne se sont jamais rencontrés, mais une sensibilité commune les réunit à partir des relations existant entre l’artiste et son sujet : une "distance" par rapport à ce sujet,l’usage de la photographie,et un engagement total et laborieux de l’artiste soucieux de rendre avec exactitude la forme, la lumière et la couleur.
Chaque peintre hyperréaliste traduit quasiment de la même manière technique le paysage contemporain et plus particulièrement les images d’une société moderne;ce n’est pas le style qui les différencie mais le thème privilégié par chacun d’eux et la manière dont le sujet est vu.
Les hyperréalistes peuvent être qualifiés de « virtuoses » parce qu’ils parviennent à une telle perfection que l’on arrive à confondre leurs toiles avec des photographies; mais il serait réducteur de ne considérer l’hyperréalisme que comme une représentation mécanique.Cette apparente impersonnalité est en effet démentie par le fait que, ces peintres prennent eux-mêmes les photos à partir desquelles ils travaillent ; choisissant le sujet, la disposition, l’éclairage, la composition et les couleurs.De plus un grand nombre de peintres modifient la photo.
Le fait de peindre laborieusement pendant des mois, ce que l’appareil photo peut instantanément reproduire sans effort n’est pas dénué de sens : le tableau n’est pas une photo et lors de ce lent processus d’effort humain, il acquiert sa propre personnalité pour délivrer une vision intensifiée et densifiée de ce qu’il représente.Pour appliquer son pouvoir, l’artiste hyperréaliste a besoin du pinceau, du couteau, de l’aérographe, mais aussi de l’appareil photographique, de l’appareil de projection …, le tout consistant toujours, de toute façon, à redoubler, prolonger ou projeter une image de soi vers le monde.
Une des caractéristiques majeure de l’hyperréalisme est la représentation fréquente en gros plan et très détaillée d’une partie d’un ensemble (Sharp focus).L’agrandissement démesuré d’un sujet est une autre forme d’abstraction : en séparant celui-ci de la réalité ordinaire il lui confère une nouvelle identité ( Gigantic scale).Les peintures souvent de très grand format, font alors surgir des formes abstraites ou des constructions imaginaires qui révèlent quelque chose de l’ordre caché de l’environnement quotidien.
Confronté à une peinture hyperréaliste, vous n’avez pas l’illusion de regarder une moto, une vitrine de magasin, un flipper ou des bouteilles de ketchup…Peu importe la précision avec laquelle les motifs sont reproduits, vous savez que vous êtes devant une image.Le contexte n’est pas le bon, l’échelle est disproportionnée, le langage visuel est celui de la photographie.
Lorsqu’un peintre projette une photo sur une toile et peint ensuite d’après la photo projetée, il ne traduit en fin de compte que la fiction de la réalité qu’il a vécue, qu’il a pensée et qu’il a travaillée.
Le tableau hyperréaliste devient ainsi la réalité de cette fiction.La photographie joue le rôle d’intercepteur et est au cœur du mouvement.Prétendre que la peinture hyperréaliste se contente de reproduire la réalité est un contresens puisque l’image relègue bien souvent la réalité au second plan.
La profusion d’images véhiculées par la vidéo, le cinéma ou la photographie a changé notre manière de voir et les hyperréalistes enregistrent ces changements.Aujourd’hui les images diffusées par les médias sont aussi importantes que les phénomènes réels. Elles modifient notre perception des phénomènes réels et contribuent à hiérarchiser leurs valeurs.
Les hyperréalistes se servent donc de la photographie pour établir une distance entre eux et le sujet.La photographie fait passer l’image d’un plan à trois dimensions à un plan à deux dimensions d’une manière objective excluant les préférences affectives ou psychologiques de l’artiste.
Néanmoins la photographie n’est pas considérée comme un simple outil par tous les artistes. Bien qu’ils l’utilisent pour se distancier du sujet et se libérer des conventions esthétiques du passé, la photographie constitue pour eux une nouvelle manière d’appréhender les sujets.Les mêmes peintures ne pourraient pas être peintes sans photographies et la visualisation photographique fait partie de l’idée de la peinture.
Il convient ainsi de distinguer entre les peintres qui utilisent la photographie pour représenter ce que voit l’objectif et ceux qui utilisent celle-ci pour représenter ce que voit l’œil.
L’hyperréalisme a facilité une dialogue croisé entre la peinture et la photographie. Ce dialogue permanent entre les deux techniques joue un rôle important dans l’art contemporain. On n’entend pas dire à propos des œuvres hyperréalistes « c’est tout à fait la réalité », mais « c’est tout à fait une photo ».
Il rappelle toujours que la photo se trouve toujours entre la réalité et l’art et que ce monde d’entre deux fait l’objet de l’œuvre.
Ce n’est pas la réalité qui importe mais la photographie, car c’est celle-ci qui constitue le sujet de l’œuvre.
L’artiste saisit et communique le message de l’objectif. Il affirme l’intégrité de son sujet tout en visant à la perfection..
Paul Magendie : " Le verre de lait" huile sur toile 20 x 20 cm, 2000
Paul Magendie est né en Décembre 1978, ... il n'avait pas 22 ans quand il a réalisé ce travail.
Le trompe l'oeil n' a ni commencé, ni fini au XVII° s.; Picasso et Braque, avec les faux-bois et les faux-marbres dans leurs oeuvres cubistes, Magritte et Dali avec leurs compositions surréalistes y ont eu recours pour des raisons différentes.
Warhol, maître du Pop art ( avec ses "boites de soupe") et l'hyperréalisme photographique montrent que l'art contemporain si multiple comporte toujours des artistes qui éprouvent le besoin de lutter avec la nature pour lui voler " sa réalité"